Jonathan Fille

Terminale G – Cours

Chapitre 1 Quels sont les sources et les défis de la croissance économique ? 

1) Quels sont les facteurs de la croissance économique 

a) La mesure de la croissance économique 

On mesure le PIB (produit interieur brut), en faisant la somme des valeurs ajoutées crées par l'ensemble des entreprises d'un pays. 

Rappelons que la Valeur Ajoutée est la valeur ajoutée aux consommations intermédiaires lors de la production.
C'est la valeur crée par l'entreprise. 

Le P.I.B est un indicateur nous permettant d'évaluer la richesse produite par un pays. 

Plus cet indicateur est élevé, plus on peut supposer que ces richesses ruissellent, c'est à dire profitent aux différents acteurs économiques. 

En 2024, le PIB en Valeur est estimé à 2917,4 Milliards d'€ en Valeur et 2596 milliards en volume. (NB: voir la distinction PIB EN VALEUR / PIB EN VOLUME)

(Le PIB en volume est le PIB en valeur déflaté, c'est à dire dont on a enlevé l'incidence de l'inflation.) 

 

 


 Ajoutons que le P.I.B est un indicateur imparfait qui ne permet pas de mesurer les inégalités, qui ne peut intégrer l'ensemble des richesses crées (travail au noir) 

b) Le différents facteurs de la croissance économique 

On estime que pour produire, fabriquer, on nécessite 2 facteurs de production, à savoir le travail et le capital.
Le travail , c'est la quantité de travail, il peut s'exprimer en heures travaillées ou en travailleur.
Le capital, ce sont les biens durables qui servent à produire, on parle de machine ou d'outils. 

(On peut aussi entendre dans capital les moyens financiers mobilisés pour obtenir les machines , outils etc...)

 Ainsi, le travail et le capital, combinés ou non, permettent de produire.


On peut alors faire référence à la fonction de Cobb-Douglas : y=f(K,L) 

Ici, la production y est fonction du capital et du travail (L: Labour)
Notons que l'on nomme aussi les facteurs de production les inputs et la production de biens et services les outputs.

Ainsi, l'augmentation des facteurs de production a pour effet d'augmenter la production.

Néanmoins la loi des rendements décroissants stipule qu'à un certain niveau de production, une augmentation supplémentaire de travail ou de capital a de moins en moins d'impacts sur la production.


La loi des rendements décroissants : Citons par exemple un agriculteur, il ne pourra indéfiniment ajouter des travailleurs sur son champ, sous peine de voir le millième agriculteur produire moins que le précédent. Ou encore l'exemple d'une usine automobile qui doublerait ses effectifs, le risque serait la désorganisation dans l'entreprise et donc la baisse de l'inefficacité et donc de la production. Ainsi, il ne suffit pas d'augmenter indéfiniment les facteurs de production pour générer de la croissance.


C'est d'ailleurs ce que stipulait l'économiste Robert Solow, indiquant qu'il demeurait dans le calcul de la croissance, un résidu, que l'on nommera le résidu de Solow. Ce résidu dans la croissance n'aura ni une explication dans l'accroissement du facteur travail ni dans l'accroissement du facteur capital 

c) Les sources de l'innovation et du progrès technique 

La part non expliquée de l'augmentation de la production est la productivité globale des facteursPGF, c'est ce que Solow appelle le résidu.
Pour Solow, la PGF augmente bien grâce au progrès technique, mais il n'explique pas l'origine de ce progrès technique, il est comme "tombé du ciel", il est extérieur au modèle.
Avant d'aller plus loin, rappelons que ce progrès technique est une amélioration des facteurs de production, c'est à dire que les facteurs travail n'ont pas augmenté en quantité (en volume) mais en "qualité", le TRAVAIL et le CAPITAL produisent mieux, ils sont optimisés grâce au progrès technique. 

On parle alors de croissance intensive, on produit plus car on a amélioré les facteurs de productions, alors que l'on parle de croissance extensive, lorsque l'on a augmenté la quantité de facteurs.

Pour revenir au progrès technique on considère que le progrès technique est la somme des innovations, ou du moins résulte des innovations. Et l'innovation est l'application d'une invention au processus productif.
On peut considérer que le téléphone portable est une innovation qui a permis une meilleur productivité des travailleurs indépendants, car ils n'avaient plus à faire d'aller-retours au travail pour savoir si on les avait appelé.  

 

 

c)les sources de l’innovation et du progrès technique

On s’aperçoit que ce « résidu » de Solow, que l’on nomme aussi la PGF (productivité globale des facteurs) est une mesure du progrès technique.

Ainsi, le progrès technique augmente l’efficacité des facteurs Capital et Travail, sans que leur volume augmente.

Le progrès technique 
est le résultat d’innovations, en d’autres termes, l’addition des innovations devient progrès technique.

(Rappelons que le progrès technique est le progrès des technologies, mais également de l’efficacité de leur usage et de l’organisation du processus de production)

 

 

2) Comment expliquer la dynamique de la croissance


    a)Un progrès endogène favorisant le caractere cumulatif de la croissance


Des économistes vont proposer l’idée d’une croissance endogène. En effet, Solow ne donne pas d’explication sur l’origine de la PGF et donc du progrès technique, pour lui elle est exogène, elle vient de l’extérieur mais il n’en donne pas d’explications.

Des Économistes vont proposer l’idée d’une croissance endogène, c’est-à-dire qui vient de l’intérieur, en opposition à la croissance exogène.

 

L’origine de la croissance endogène, viendrait de l’intérieur du pays, par l’accumulation de 4 types de capitaux que l’on accumulerait.

Ces capitaux sont alors porteurs d’externalités positives et la croissance devient alors un phénomène cumulatif. En effet, un pays connaissant une croissance soutenue pourra investir et innover davantage et connaitre une croissance futur élevée.

Capital Public:

Capital humain:

Capital technologique:


Conséquences sur la croissance future

Ces externalités écologiques pèsent aussi sur les perspectives de croissance à long terme :

Baisse de la productivité agricole à cause des sécheresses et de la dégradation des sols.

Coûts croissants liés aux catastrophes naturelles et aux dépenses de santé.

Investissements nécessaires pour réparer les dommages environnementaux (ex. traitement des déchets, dépollution).

Risque de ralentissement économique si les ressources essentielles (eau, énergies fossiles, biodiversité) deviennent trop rares ou trop chères.



c) Croissance soutenable

 

La courbe de Kuznets environnementale

 

La courbe de Kuznets environnementale illustre une relation en forme de U inversé entre le revenu par habitant et le niveau de pollution.

Dans un premier temps, au début du développement économique, la pollution augmente fortement.
Cela s’explique par l’industrialisation, le recours massif aux énergies fossiles et l’absence de régulations environnementales.

 Puis, à partir d’un certain seuil de richesse, les comportements changent.
Les citoyens exigent une meilleure qualité de vie et de santé, les pouvoirs publics adoptent des normes plus strictes et les entreprises investissent dans des technologies plus propres.

On observe alors une diminution progressive de certaines pollutions locales, comme le dioxyde de soufre ou les particules fines, dans plusieurs pays développés depuis les années 1980. Cependant, cette relation ne s’applique pas automatiquement à tous les types de polluants. Pour les gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique (CO₂, CH₄), la baisse ne dépend pas uniquement du niveau de revenu mais surtout des choix politiques et des innovations technologiques.

2. La soutenabilité faible

L’approche de la soutenabilité faible repose sur l’idée que les différentes formes de capital – naturel, humain, physique et technologique – sont substituables.
Cela signifie que les générations présentes peuvent consommer une partie du capital naturel, comme les ressources fossiles, à condition de transmettre en contrepartie davantage de capital artificiel, humain ou technologique.

Par exemple, la construction d’infrastructures modernes, le développement de nouvelles connaissances scientifiques ou la diffusion de procédés plus efficaces pourraient compenser l’épuisement d’une ressource naturelle. Dans cette perspective, combinée à la courbe de Kuznets, on peut penser qu’à mesure que la richesse augmente, les sociétés sont capables de réduire la pollution et d’améliorer la qualité de l’environnement grâce aux innovations et aux investissements.

Toutefois, cette approche optimiste comporte des limites. Elle suppose que toutes les dégradations environnementales peuvent être compensées, ce qui n’est pas toujours le cas. De plus, les gains d’efficacité peuvent être annulés par un effet rebond (on consomme davantage un bien rendu moins coûteux ou plus performant), ou encore par la délocalisation de la pollution dans les pays émergents.

3. La soutenabilité forte

L’approche de la soutenabilité forte remet en cause cette idée de substituabilité. Elle insiste sur le fait que certains éléments du capital naturel sont irremplaçables et assurent des fonctions vitales pour l’équilibre de la planète : le climat, la biodiversité, les océans, la régulation des cycles de l’air et de l’eau. Leur dégradation peut entraîner des phénomènes irréversibles, comme l’extinction d’espèces, la fonte des calottes glaciaires ou l’acidification des océans.

Dans ce cadre, il ne suffit pas de raisonner en termes de compensation. Il faut définir des seuils écologiques à ne pas franchir et préserver directement le capital naturel essentiel. Ainsi, même si la courbe de Kuznets laisse penser qu’un pays riche peut réduire certaines pollutions, la soutenabilité forte rappelle que certaines pertes ne sont pas récupérables et qu’il est nécessaire de protéger activement l’environnement pour les générations futures.